À Rouen, sur la place où Jeanne d'Arc brûla en 1431 au bûcher, se trouve un petit musée consacré à la Pucelle libératrice d'Orléans, puis convoyeuse de celui qui à Reims serait sacré Charles VII, roi de France. Dans la pièce qui accueille les visiteurs du musée, où on peut s'acquitter du tarif d'entrée pour la visite, sont vendus des bibelots et souvenirs d'un goût exquis, qui déclinent l'effigie de Jeanne d'Arc sous de multiples formes, depuis le porte-clefs jusqu'au bol et au calendrier en passant par la boule à neige. Un panneau sur le trottoir devant le musée indiquant "Musée de cire Jeanne d'Arc", il me vint l'idée que parmi les produits dérivés se trouveraient peut-être des bougies en forme de Sainte Pucelle de Domrémy, où elle serait debout en armure, un drapeau fleurdelysé flottant au bout de son bras tendu, une mèche plantée au sommet du crâne que l'on pourrait enflammer, et la sainte guerrière illuminée et lorraine produirait ainsi en se consummant et en fondant lumière et odeur de citronnelle. Comme je ne trouvais pas de bougie, au cas où elles existeraient tout de même et pensant qu'il n'y aurait pas scandale, j'interrogeai à ce sujet la guichetière. Elle ne sembla guère goûter mon idée.