mardi 3 mai 2011

536 : lundi 2 mai 2011

Longtemps, pour éviter de se déliter, Léon demeura couché.


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C’était se réveiller au goût poudré du déca.


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Rien. L’envie d’écrire au cachot. Le clavier au pain sec et la souris à l'eau. Entre les barreaux, le ciel fixe de mon inspiration...

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La goutte perle le long de sa joue, se perd presque dans sa barbe naissante puis hésite sur la commissure de ses lèvres. Une autre goutte s'ajoute, rallie la première, et descend dans son cou. Il ferme les yeux, sens d'autres larmes monter dans ses yeux. Ses doigts s'agitent, coupent, il continue en reniflant jusqu'à avoir formé un tas d'oignons émincé qu'il mélange à la chair hachée.


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Monotonie. L'éclat du jour brutal. Rien qu'un fracas, au dehors... Fenêtre très haute, grand ouverte. Volets fermés ou presque. Cigarette, volutes. Certitude sans objet. Pensées aléatoires. Respiration profonde quoique parfois hésitante. Bientôt sept heures. Ici ou ailleurs.... Au lieu de ça, une vague pause. Ne rien faire pour que ça cesse. Serrer le poing, par inadvertance. Omettre de se frotter les yeux, de bailler, de soupirer, ou de toucher le cou, le visage ou l'oreille. Posture demi-allongée sur lit défait. Encore un moment avant la sensation de rentrer dans les brumes du sommeil. Des gestes encore nerveux, mouvements à tâtons dans le noir. Un paquet vide, un paquet plein à côté du cendrier. Un zippo. Lueur éclair, proche, aveuglante, un peu. Nouvelles volutes... Regard toujours lointain braqué au plafond. En alerte, comme ça, sans raison, vaguement à l'écoute. Rythmes divers, flux tendus, circulation habituelle le long du périphérique extérieur. Je ferme les yeux, calme, livide ; à l'affût d'autre chose, c'est certain. Ailleurs, quelque part, à cet instant exactement, l'autre ouvre les yeux, et se réveille.