lundi 15 février 2010

95 : dimanche 14 février 2010

"Je vous écris d'un pays lointain" (3) Tellement je voudrais dire, mais quand les mots butent comme aujourd’hui et qu’impossible de démêler les fils… Toujours ainsi les jours du « grand pourtant » (ça aussi j’aurais voulu mieux traduire). Jamais savoir quand eux éclore et refermer l’étreinte. Des mois sans et puis cascades. Pourquoi personne ne sait ici. Mais on le sent vite que jour du « grand pourtant ». Vous connaissez peut-être dedans un autre mot: alors seulement imaginez l’impression qui reste, quand les enfants dans la rue qui vont à l’école, et leurs cris, et tout le matin qu’ils portent et poursuivent, et qu’ensuite le silence et une tasse de café, et que là vous tout froissé d’immobile. Ainsi les jours de « grand pourtant ». À s’asséner regrets, se dire qu’aimer tant avoir force insouciante du mouvoir, brusqueries fracassantes, comme eux quand capables lâcher net l’énergie toute. Au lieu que s’asseoir, et penser trop vastes les heures qui viennent. Ainsi maintenant à vous écrire, sans même sûre que demain pas le même aussi. Mais à quoi bon vous éreinter de tous mes émiettements ? Bien à vous, …

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Manque un (2) Il sembla à Pierre et Paul que d'assez nombreuses minutes s'étaient écoulées depuis que la porte coulissante de la sanisette s'était refermée sur Jacques. Leur conversation s'arrêta un instant sur cette impression commune, qui fut sujette à plaisanteries, puis ils se turent et ne firent que concentrer leurs regard et attention sur cette sanisette, la porte qui restait fermée mais qui ne manquerait pas d'un instant à l'autre s'ouvrir, et Jacques qui alors sortirait pour qu'il aille avec eux deux au rendez-vous avec son ancien professeur de lettres. Plusieurs minutes passèrent encore sans parole ni autre mouvement sur la petite place que celui des branches et feuilles sous le vent, le vol de quelques pigeons et moineaux. Les deux se levèrent en direction de la sanisette, pour aller y frapper à la recherche de nouvelles. Ils furent précédés à la porte de l'équipement urbain par un homme qui entendait en avoir usage et pressa le bouton alors que Pierre et Paul couvraient les derniers mètres. Ils virent la porte s'ouvrir puis se refermer sur l'homme entré à l'intérieur. Ils n'osèrent frapper en la présence de l'inconnu et attendirent sa sortie, qui eut très vite lieu. Après le lavage automatique des toilettes qui suit chacune de leurs utilisations, ils ouvrirent la porte et constatèrent que Jacques n'était pas à l'intérieur, ni vivant ni mort, nécessairement ailleurs car pas ici.