Capable de gentillesse, toujours capable de gentillesse. C'est tout ce qui reste quand plus capable de rien d'autre. C'est insupportable, cette gentillesse qui dévore tout, ne présente rien d'autre de soi qu'elle même, qui plutôt ne présente de soi qu'un être nu incapable de tout autre réaction que celle de la gentillesse. La gentillesse comme demande de pardon pour sa propre existence. La gentillesse qui fait mal et expose vide. Cette gentillesse dont on décide, un jour qu'on est au fond d'un désert d'estime de soi et car c'est la seule solution qu'on trouve pour continuer. La gentillesse, qui n'est pas la bonté, est un contenant, pas un contenu. On doit agir avec gentillesse, mais être gentil sans autre acte que la livraison de la gentillesse est comme n'être rien. La gentillesse est un moyen, ne doit pas être une fin. Non qu'une fin ici indique un comportement précisément intéressé, plutôt une certitude de son impossibilité d'aboutir qui s'en remettrait à sa dernière ressource, la gentillesse, pour se faire pardonner son incapacité à quoi que ce soit. La gentillesse en appelle au salut de soi, à la libération du devoir de vivre bien qu'on se sente indigne et infoutu.