Dans la rue, tout était immobile. La pluie qui, quelques instants auparavant, tombait en gouttelettes fines mais rapprochées, parsemait le ciel de transparences figées qu’aucun souffle de vent ne faisait trembler. Hommes femmes et enfants étaient tout aussi immobiles, fixés dans la position dans laquelle les avait saisis le « Stop ! » de Damouce. Quelque part, très loin de là, assis au centre du monde, un humain observant la scène, y trouvait une raison supplémentaire d’excommunier GIG et tous ceux qui osaient prononcer son patronyme en son entier. Ayant proféré solennellement son anathème ce personnage signa tout aussi solennellement une pétition contre la pensée unique et sortit dans la rue se hisser au premier rang d’une manifestation pour la libération d’un prêtre tibétain. Damouce, ignorant tout de l’art subtil de la confection des nœuds coulants et autres entraves habilement tressées, lança un joyeux « gigue ! » Aussitôt, chacun reprit sa danse en poursuivant le pas entamé comme si tout ou rien n’était vrai.