dimanche 8 avril 2012

857 : samedi 7 avril 2012

Avril étaient nos jours blancs : la lumière froide y perçait jusqu'à nous et transperçait durement nos rétines. Les ombres y étaient plus tranchées, en contrastes d'un blanc d'un éblouissant insupportable qui aplatissait les envies et exacerbait l'ennui. C'était une excuse parmi d'autres pour éviter les heures et sombrer dans la nuit : les couleurs y reprenaient forme, nous étions enveloppés de jaune et d'ocres virant au sépia. Les yeux grands ouverts, nous vivions, enfin, en attendant la fin du gel et l'allongement des jours.

----------------------

Qui a pu croire que le Sphinx possédait une réponse à ses propres questions ? Bien au contraire, il se les posait d’abord à lui-même. Des énigmes de plus en plus nombreuses le travaillaient sans cesse, le secouaient de migraines et lançaient dans sa chair des coups de fusain acérés. Pas un pèlerin, jamais, ne daigna panser ses blessures. Pas un touriste égaré ne lui apporta jamais un semblant de lumière. Comment ne pas les jeter du haut de la falaise ? Et puis, avec le temps, il s’étiola, se rabougrit et se recroquevilla dans l’ombre comme un petit animal malade et perclus de mystères. Un jour vint un homme, un homme d’une grande sagesse et d’un grand courage. Thésée se pencha sur lui du haut de sa tendresse. Mais il était trop tard depuis longtemps.