vendredi 3 juin 2011

566 : jeudi 2 juin 2011

Les draps qui enserrent ma gorge dans ce vaisseau qui gonfle transpirent et dégoulinent et je reste tout poisseux encore sans pouvoir atteindre la lampe de chevet qui brille, mais faible, et faible, et trop faible pour que je calme mon angoisse. Je n'ose y croire mais pourtant c'est une poupée qui guette, de ses grands yeux vides à la porcelaine translucide. Cette poupée se lève, je l'entends près de moi, de son souffle chahuté, de son souffle de petite fille qui me caresse les tempes, qui m'apaise et me rassure. Elle appuie ses maigres doigts sur mon visage et alors je m'embrase.


---------------------

Léon eut bien de la chance de déclencher l’émoi d’Emma…


---------------------

Elle se tient par la main quand elle s'endort. La main droite enroulée sur son pouce, les doigts détendu et le cœur aux battements réguliers. Elle ne sait d'où lui vient cette habitude, ce geste et la sensation qui en découle l'apaise. Elle protège et est protégée en même temps, elle se retrouve autonome dans cette réassurance issue de l'enfant et de l'adulte qui cohabitent sereinement en elle. Ainsi, tous les soirs et quelle qu'aie pu être sa journée, ses mains se rejoignent et l'accompagnent vers le sommeil.