mercredi 2 février 2011

446 : mardi 1er février 2010

Léon, comme tant d’autres héros, ressentit bientôt le besoin d’avoir un chien à ses côtés.

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Longtemps il l’a cherchée. Après cette rencontre muette, malgré lui, dans la foule grouillante, il s’attache au moindre détail qui lui rappelle son existence. Une main fragile, une démarche familière. Mais ce n’est jamais elle. Les nuques lui font tourner la tête. Il suit les femmes des yeux, regardant leurs silhouettes, leurs démarches, guettant leur voix, leur rire, l'effluve d'un souvenir. Sachant que ce n’est pas elle mais se raccrochant à ce dernier espoir.


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Dans la petite rue, faisant face à la grande surface de pierre rude de l'ancienne église et à la petite porte percée à sa base, se déployait la façade noblement rythmée, décorée avec une retenue digne qui sentait sa grande bourgeoisie aimablement austère, son ostentatoire simplicité, d'un hôtel de gros propriétaire, ou négociant. La porte, rigoureusement centrée, et parfaitement proportionnée, comme sur l'épure d'un excellent élève, était d'un vert sombre, presque bleu, un peu trop banal, évident, qui tranchait sur le blanc grisé de la pierre, et les deux pilastres qui l'entouraient étaient juste assez minces pour proclamer leur humilité, sans déséquilibrer l'ensemble.


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C’était recevoir un mail dont nous n’étions que copie carbone et ne pas le lire, pas tout de suite, attendre midi et à midi, oublier à cause d’un restaurant décidé au dernier moment et au retour de pause lire ce mail, dont nous aurions dû, à l’évidence, être destinataire principal. Voir son après-midi prévu grossir de cette nouvelle tâche, urgente, contre laquelle rien n’était possible et sentir la rancœur et l’adrénaline se mélanger en un cocktail de stress au goût amer qui nous faisait, malgré nous, tenir jusque bien après l’heure habituelle de départ.