Je n’ai pas dit mon nom, je n’ai pas dit grand chose. J’ai laissé la tisane couler dans ma gorge et réchauffer mon atmosphère. Farid a dit qu’il n’avait pas sommeil, qu’il lui faudrait trois verveine. « Prends tes cachets » a marmonné le géant. Je ne suis pas sûre d’avoir bien entendu, mais ce n’est pas à moi qu’il s’adressait. Nous voilà Lui et Moi, glissant côté à côte vers nos chambres respectives, dans ce couloir clair qui ressemble à un tunnel sans fin, si haut que des chauves-souris pourraient sans se cogner poursuivre les insectes qui naissent de nos pensées, et pas assez étroit pour que nos mains se frôlent.