vendredi 26 juillet 2013

1144 : jeudi 25 juillet 2013


Je n’ai pas le corps que j’avais hier dans ma chambre quand j’ai enfilé, en forçant au niveau de fesses, mon jeans préféré pour ma fugue macabronocturne. Voilà que j’ai un corps de femme, de femme mûre, au moins trente ans, c’est terrible. Mes seins sont en poires et l’attraction terrestre me fait craindre pour l’avenir de leur rondeur. Mes hanches sont larges, mes cuisses lourdes d’une graisse que je vois en cratères sous mon épiderme épais. Ma toison est fournie et pas du tout taillée, alors qu’elle était clean pour la piscine de mardi dernier. Et voilà qu’autour de mes yeux, sur mon front, à la commissure de mes lèvres, de petits sillons m’indiquent qu’il y a erreur sur la datation du produit. Que s’est-il donc passé en une nuit ?


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/ Nuit du 3 au 4 juin / En bateau, grosse chaloupe en bois, ici réunis en famille, constituée d’un grand-père, oncle, deux cousins, la fille d’une cousine qui ressemble à s'y méprendre à la cousine en question. Nous frôlons les rochers pour mieux prendre le vent. Le paysage est alternativement méditerranéen ou cotentinois. Rapidement, nous touchons le sol et les écueils. Le grand-père qui est mien n’a de cesse de répéter sa crainte. Quant à l’oncle qui s’affaire au commandement, il s'énerve et persiste obstinément dans cette voie-là, celle qu’il a choisie, point barre. Je réfléchis aux raisons de l'angoisse croissante du grand-père et envisage l'idée de mort et de perdition, vision démesurée aux vues des circonstances. Aussi, je relativise cette idée qui me paraît reçue et comme pour me rassurer, encourage l’oncle à poursuivre son avancée maritime, sans tenir compte de la peur de mon grand-père qui, comme à son habitude préfère se taire et subir l’affront plutôt que de le braver. J’éprouve une certaine compassion passive à son égard, mais je ne suis qu’un personnage observant. Mon alter ego qui incarne en ce rêve mon rôle a déjà pris sa décision. Je me trouve la première confondue d’étonnement devant ce choix et mon caractère indifférent. Nous finissons par redescendre, à ma grande surprise, comme si nous avions jusqu'ici vogué sur une montagne aquatique. Les flots y sont dénivelés. Dans le plein d'eau, nous perdons le vent. Cette idée est contraire au bon sens, puisqu’il ce dernier soufflait en rafale le long des côtes avant de s’éteindre dans l’horizon. Nous parvenons enfin à destination. Après avoir navigué dans unespace de mer bleue lagon, une brèche nous permet d'accéder au bord d'une plage de la Manche. C’est celle de mon enfance. Nous accostons donc à son extrémité, que je juge alors nord, par le biais d’une percée dans la falaise. Mon père, soudainement et inexplicablement présent, me tend une longue et élégante planche de surf en bois. Il m'explique comment m'élancer dans les vagues. Je n'ose pas. Nous continuons donc à marcher, moi en maillot, lui en tenue de ville et arrivons ainsi dans une petite pièce tout en longueur ou nous sommes attendus pour la soirée. Je pose la planche sur un grand mur à ma droite en entrant. Il y a P. l'amie compliquée de l'adolescence. Une fille nous parle de l'infection qu'elle a subie au nombril à cause de son piercing. Nous mettons implicitement en cause son manque d'hygiène dont elle pourrait et paraît être victime. Il y a aussi cette fille enceinte en train de fumer et les questionnements qui s’en suivent. Stupéfaite, je lui demande, sur le ton de l’évidence, si elle a diminué sa consommation, Me répond que non. Scènes diverses d'accouchement. La nuit s’emmêle ensuite progressivement.