Réveil doux, une lumière diffuse émane du fond de la pièce, au bout de mes pieds. Je me sens toujours lourde, mais mobile. Je me lève et oh, surprise, constate que je ne suis pas seule. Sur un lit perpendiculaire au mien repose une jeune femme dont le visage, sur une couronne de boucles paille, resplendit. Elle sourit dans son sommeil comme si elle venait d’être visitée par le plaisir. Je souffle sur ses cils pour tester la profondeur de sa chute, et son nez se fronce puis soupire, entraînant jusqu’à sa lèvre supérieure un trait de morve presque invisible pour qui n’en aurait surpris l’avènement, comme la trace d’une limace furtive.