Hippolyte,
ton souffle court sur ma peau qui attend la voix de tes mains pour prendre vie.
Que tes mains me fassent, que tes mains me créent mon amour, avec tous les
chants de la caresse.
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C'était
rencontrer sur un déballage à même le sol de la place du marché, une jambe dans
une petite valise en carton, les fesses blotties dans un boutis froissé, un
baigneur en celluloïd – se dire en celluloïd, s'étonner pourtant d'une
épaisseur qui ajoutait à son souvenir un sentiment de solidité et de quasi
richesse – c'était repenser mécaniquement, comme les rares fois où elle se
retrouvait en présence d'un de ces corps joliment potelés, d'une de ces têtes
rondes aux cheveux sculptés, au jouet de son enfance, assez grand pour qu'elle
puisse à peine le tenir dans ses bras au début - et peut être était-ce la
raison pour laquelle elle n'avait jamais eu pour lui l'embryon du sentiment
maternel que l'on attend d'une petite fille – qui lui avait appris le vague plaisir
de la propriété, comme ses chaussures ou sa place au tour de la table
familiale, qui lui avait appris surtout l'échange d'amour entre sa mère qui
l'avait donné, comme le nom puisqu'elle, elle ne s'en souciait pas – et
d'ailleurs elle l'a oublié – qui lui tricotait chaque année, ou cousait, un
vêtement, entre sa mère donc et elle qui remerciait, souriait pour faire
plaisir, heureuse de plaire ainsi et de répondre à la générosité maternelle,
avant de retourner aux jeux inventés avec les petits.