Un Strapontin se suicide en moyenne cent onze fois par jour. Certes, ce n’est qu’une donnée statistique, mais ça dit tout de même quelque chose ! Les Strapontins ne sont pourtant ni jeunes, ni suédois et ils n’ont jamais lu Schopenhauer. Leur vrai problème est ailleurs : ils sont génétiquement affublés d’un sens de l’honneur hors norme doublé d’une éléphantiasis de la susceptibilité. Un seul regard de travers, un seul mot un rien piquant (qui sont neuf fois sur dix les fruits de leur seule imagination) et c’est la rétraction existentielle instantanée. C’est dommage car entre deux suicides les Strapontins sont toujours de bonne humeur. Ils aiment la pétanque, le fromage et lever le coude entre amis.