dimanche 27 novembre 2011

730 : samedi 26 novembre 2011

Rêve enclos, lumineux, presque incandescent, des parois irrégulières comme faites de pierres, mais d'or imitant la pierre, raffinement, plaisir de savourer cette lumière morte où je baigne et puis, à la limite de mon flottement, à la lisière de mes yeux fermés, un trou ovale comme un médaillon, pierres en feston rutilant bordant une intaille sombre, brun d'ambre ou d'une pierre inconnue, et cela se creuse jusqu'à des jambes d'ivoire drapées de marbre, un relief appliqué, qui serait de vie s'il n'était brisé, une histoire inconnue, une légende, ou une nouvelle de Nerval, que je ne crois pas avoir lu, qu'il n'a pas écrite, qui fuit pendant que mon rêve redescend dans le néant.


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Un an après son arrivée dans la contrée, après s'être fondue dans les gestes et les coutumes des Hûles au point de ne plus en être reconnaissable, la troupe de brigands, sentant monter en elle le désir de saigner un peu le monde, se mit en départ. Si le jour des adieux silencieux, ceux qui étaient en selle et ceux qui les regardaient partir au loin s’étaient un peu mélangés, dans l’assurance des cavaliers comme dans le calme de ceux qui restaient, rien ne le laissa paraître.


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Une déferlante de notes d'abat sur elle... Elle sent les basses vibrer son corps et les aiguës son cœur. Le tonnerre déferle au fil des couloirs qu'il lui faut traverser avant de se pencher sur ce qu'il reste de leur nuit. La pièce est vide, seul un reste de parfum atteste de son passage ainsi que la chaîne qui se vide insolemment des souvenirs en musique d'une extase au passé.