battre vague obscure son ombre contre le mur chien mort. irrigation
du vide par le vide.
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Je finis de vider mon placard des sachets de levure et autre
sucre vanillé périmés, de la farine qui s’écoule du paquet dès que je le
soulève, l’animal a fait des siennes ; je désinfecte le tout avec le spray
super nettoyant vert fluo, et je tâte la cloison du fond pour dénicher l’interstice
ou le trou où la souris, si s’en est une, s’est glissée. Il y a un bien un
espace, en bas, mais qui m’apparaît minime. Je décide de retirer la cloison, à
l’aide d’une fourchette en guise de levier. J’approche la bougie en fronçant
yeux et nez : le mur se désagrège sous une couche de moisissure noire
disposée en taches rondes qui s’agglomèrent en une masse indistincte à l’approche
de la tuyauterie. Et là, dans l’angle gauche de mon cadre apparaît le début d’une
galerie. Je pensais voir par l’ouverture la pièce de mon voisin, mais non, je
ne pensais pas le mur si épais, je sonde le tunnel qui bifurque au bout de cinq
centimètres et c’est ainsi que je perds la trace de mon assaillant.