Et si je reprenais mon chemin ? La nuit est claire et je n’ai plus sommeil. Ma bouche est sèche et je rêve d’une source qui surgirait d’un tapis de mousse. Au pied des herbes que je foule, le sol est dur, il n’a pas plu depuis longtemps. La terre a soif. Dans l’immensité de la plaine, le chant solitaire d’une chouette retentit. Il me semble qu’elle vient de là, devant, de la direction vers laquelle je me dirige. Si elle chante ainsi et si son chant se propage, c’est qu’elle puise la force d’un arbre auquel elle s’agrippe, de ses ongles encore sales du dernier loir. C’est cet arbre qui m’aimante, plus que le cri nocturne, et stimule ma veille.