C’est au bout de 200 mètres environ que je réalise que je ne me suis cognée encore dans aucun mur. Je tâte à droite, je tâte vers la gauche : rien ne vient repousser mes paumes. En cette nuit ululante, je suis libre d’aller ! La tête me tourne de cette découverte. Avancer, profiter de l’aubaine. Il me faut au moins atteindre l’arbre sonore. Je le vois ! Je cours tandis que je sens mes muscles fondre. Que m’arrive-t-il ? Je ralentis tout en gardant un pas rapide. J’approche, l’oiseau s’envole et passe au dessus de ma tête. Une de ses plumes tombe en oscillant, comme le duvet d’un ange qui me ferait signe que j’ai choisi le bon lieu et le bon moment. Mais une force incroyable me tire vers la torpeur et au pied de l’arbre qui déchire l’ombre, je m’écroule.