Ce serait regarder et écouter sur un écran des déluges de
mauvaise foi et de bêtises brutalement agressives et avoir une envie presque
irrésistible de pénétrer dans l'image pour distribuer des claques. Ce serait
imaginer la chose…
-------------------
dévastation logique. désastre nominal. les ruines fuient les
noms frottés contre le vent et le silence. crispation des fractures et martyre
de la présence.
--------------------
Je me suis relevée difficilement, j’avance en titubant un peu
sur les premiers mètres. Les murs sont en briques apparentes. D’un coup de
masse, il serait facile de les briser. Je n’ai pas de masse. J’approche de
cette tache verte et c’est bien ce que j’espérais : une feuille, une vraie
feuille d’arbre, avec toutes ses nervures, fraîchement tombée et portée là mais
par quel vent ? Ici, l’air est immobile. J’avance, le couloir fait un
coude vers la droite. Briques toujours. Une possibilité à gauche, mais c’est
alors qu’au loin, je l’aperçois : l’arbre. Il est immense et c’est sans
doute sa présence que j’ai sentie du fond de mon tourbillon, je marche de plus
en plus vite pour pouvoir toucher enfin ce monument végétal, pour qu’il me
donne un peu de l’énergie qui fait vibrer la sève sous son écorce.