Combien de temps, où et comment
les Aperçus ont-ils vécu, nul ne le sait. Les derniers à les avoir entrevus
sont morts depuis longtemps, et ceux qui se souvinrent de ses heureux témoins sont
eux-mêmes tombés dans l’oubli il y a déjà bien des lustres. Et pourtant, il y a
fort à parier – ce qui n’engage à rien, que les Aperçus ne s'en étaient pas
pour autant sentis plus légers.
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Elle
essaye de fuir ce bourdonnement incessant, en vain. Sur ses talons, juste
derrière elle, le babil de sa belle-mère la poursuit. C'est une torture sans
virgules ni respiration, et elle sent son esprit aspiré pour l'inconséquence
des mots, par l'inexistence du silence et l'impossibilité de la faire taire.
Enfin elle arrête de marché, se retourne et fixe sa belle-mère. Une gêne
s'installe, tant pis. L’inconfort est rarement bavard.