Jean a dit «il y a les Pouilles,
il y a la Toscane ,
Ajaccio et Dubrovnik, il y a le basilic et la tomate», il y a le Pô, il y a les
jambes de Silvana Mangano, il y a un risotto sophistiqué, il y a la polenta et
le moeche de la lagune, il y a les gressins et les pâtes, les lasagnes, les
conchiglies, les anchellinis ou les grattonis pour la soupe, les cheveux
d'ange, les rigatonis ou les penne qui m'étouffent, préfère les bucatinis, les
farfalles et les orecchiettes, les conchigliettes, les fusillis et les macaronis,
les raviolis aux herbes, à la viande, à ce que veut, les cappelletis à la
ricotta, les spaghettis bien entendu, mais plutôt les linguines au supion, les
mafaldes qui me rassasient rien que par leur nom, et puis, souples et tendres
dans la sauce qui les enrobe et pénètre, les pappardelles, les tagliatelles et
les fettuccines qui sont mes préférées, il y a toutes celles, innombrables, que
ne connais pas, il y a le safran, le mascarpone, le pecorino, les poivrons, le
fenouil, les tomates séchées, les anchois, les coquillages, les épinards et le
pistou, et il y avait les pâtes du dimanche soir en rentrant de la plage que
nous oubliions et qui faisait si belle masse que nous nous forcions à manger en
nous accusant mutuellement, ou qui nous forçaient au jeune.
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Non vraiment. Ceci n'est pas une suggestion. Absolument
pas. Ce
n'est en aucune façon une quelconque insinuation ou une quelconque allusion,
non plus. Cette affirmation – cette
assertion, cet énoncé, cette déclaration - est tout-à-fait neutre. Il n'y est
question en aucune façon d'orienter quelque situation que ce soit, quelque
conception ou vision des choses. Il n'y aurait pas une autre façon de le dire. Il n'y a pas
d'autre façon de le dire. Cette phrase est tout-à-fait claire. On
peut supposer qu'elle ne contient aucun présupposé. Sans la moindre
ambivalence, ce fragment de récit ne serait, nous le
présumons, teinté ni d'idéologie ni d'aucun parti pris. Non, vraiment. Il y a un écriteau, tout est signalé, affiché, montré sans ambiguïté,
et ainsi chacun est à même de pouvoir s'y retrouver.
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Tamel ne voulait plus s’approcher
de cette histoire. Il s’y était brûlé diverses parties du corps et l’âme en sa
totalité. Ce qu’il souhaitait à présent c’était découvrir l’endroit de ce
monde, ou d’un autre, où l’existence sous la forme d’un rocher lui conviendrait.