dimanche 4 décembre 2011

737 : samedi 3 décembre 2011

Les Triple V ont tout vu, tout entendu, tout vécu. Devant les journalistes ils prennent volontiers l’air maussade, évoquent la tristesse de la chair et se disent languissant et sans projet. Mais dès qu’ils se retrouvent seuls, les voilà qui s’empiffrent comme des chancres, se vautrent dans leurs bons livres et se rendent à des soirées peu recommandables.


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Elles sont toutes, pour l’heure, silencieuses et immobiles. Le bruit, beaucoup de bruit, elle n’en font qu’à l’instant de leur naissance. Elles se dévisagent de leurs regards plats, se toisent du haut en bas. Elles n’ont que cela à faire, les unes, les vieilles, avec envie, les autres, les jeunes, avec orgueil. Dans leur société, les plus grandes, et donc les plus fières, se trouvent parmi celles qui sont venues au monde récemment. Pour Tamel, elles sont toutes semblables malgré leurs différences apparentes dans la mise générale, leurs coiffures, leurs parures diverses, ou dans leur volume, la manière dont elles occupent ce monde, leur place dans la société, la qualité des visites qu’elles reçoivent. Lorsqu’il les regarde, au-delà de leur physique actuel, il voit les pentes rocailleuses, les forêts, les arbres, le minerais enfoui en veines sombres, le sable en son grand corps morcelé. C’est aussi un peu pour elles qu’il vient parfois jusqu’à la ville et qu’il déambule, souvent en décourcis, à travers elle.