mercredi 1 septembre 2010

293 : mardi 31 août 2010

C'était compter les tickets restaurant qui en fin de mois ne paieraient plus le restaurant par deux, mais la boulangerie un par un (et les avoirs) et puis quand, au bout, plus aucun, acheter au supermarché un plat préparé à faire réchauffer au micro-onde de la cafét’. Ensuite attendre, le premier, le deux ou le trois du mois, le carnet suivant.


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Ils firent don de 20 secondes de leurs battements de cœur un 18 janvier. Dans ce cabinet médical imaginé par un artiste, ils prirent ensemble rendez-vous pour l'île de Teshima en 2012. Ils écrirent leurs noms et prénoms sur le registre des archives. Ils étaient associés aux numéros 1306 et 1307. Ce serait tellement extraordinaire de pouvoir les retrouver deux ans plus tard à des milliers de kilomètres d'ici. Car l'artiste tiendrait son engagement : dans un lieu dédié à son projet, les pouls recueillis seraient tous audibles. Mais eux, tiendraient-ils leur promesse ? Car ça y est, c'était décidé : ils feraient le tour du monde. Cette expression un peu désuète en ces temps de mondialisation gardaient pour eux une saveur toute particulière. Ils atteindraient l'île nippone plusieurs mois avant leur retour. Ce qui serait vraiment incroyable alors, c'est qu'une troisième pulsation, plus rapide, se mêle au rythme 1307. Enfant de Teshima, seras-tu un jour ?


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Un démon de lune ( du griot au carré ( comme gorgée d’alcool lentement glimmiscée, imperceptible d’abord, le long des deux goulots, veréchair en conjonction. Irritation vague et rassurante, puis explosante au centre…déflagration d’infini t’évidant. de l’intérieur. chaleur assourdissante te ramenant en royaume d’enfance, glossolale sans nom qui relis, et relis, tes peurs inoffensives sur le mur ciel d’un ange.


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Le ciel n’est plus qu’une toile tendue d’eau suspendue sur laquelle se diffuse uniformément ce qui reste de la lumière qui a pu passer au travers. C’est une paroi insituable qu’on sent proche mais toujours plus lointaine qu’elle l’est, un mur inflexible et vertical qui pourtant se courbe et nous couvre comme le ferait la neige si nous avions été pris dans une avalanche. C’est la limite du diffus, la lourdeur totale et souveraine du suspendu et du flottant. Les silhouettes dont il est l’arrière-fond fatal sont plus proches que lui encore, leurs surfaces nous touchent malgré la distance, elles nous emmurent vivant.