lundi 7 juin 2010

207 : dimanche 6 juin 2010

"Je vous écris d'un pays lointain" (17) L’étonnement me travaille de l’ainsi rendu proche à travers mots. Cela a été grand hasard que se rencontrer, et maintenant sembler se connaître sans jamais se toucher les mains. C’est étranger à ma vision que les machines peuvent nous approcher en réciproque, et pourtant là je m’oblige à dire oui. C’est seulement regret de n’entendre pas la voix. Tellement se trouve dans les résonnances de nos cavités. C’est écho et c’est merveille quand dire sonore et faire porter. C’est tendresse en élan et force propulsée. C’est chaleur du ventre et tension dans les poings. Dans nos mots décharnés nous avons obligation de trouver pitance à notre accord. Mais si seulement nous avions la puissance d’expulser nos mots en si grande distance, sans qu’ils perdent rien de leur volume, rien de leurs couleurs. Un jour, peut-être. Bien à vous, …

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Les images sautent sur l'écran de nos rétines, les couleurs passées et les textures usées du vieil homme que nous ne pouvons croire homme comme nous sommes hommes. Il est face à nos yeux mais il ne peut nous apparaître de vie et de sang, sauf à nous-mêmes ne pas être de vie et de sang. Nous nous croyons vivants et ne pouvons que le considérer mort, ou bien c'est le seul vivant, le seul vivant et nous sommes tous morts. Il parle et se meut, lentement, assis, sa voix nous parvient, ce qui l'a traversé de légende dépasse ce que peut contenir un homme, ce que peut supporter un homme, ce à quoi peut survivre un homme. Ou bien nous nous méprenons, nous avons de fichues idées qu'il nous faudrait des idées pour penser et comprendre. Il dut lui falloir sept corps et sept esprits pour ne pas mourir avant de trépasser.