lundi 31 octobre 2011

703 : dimanche 30 octobre 2011

Une vague court et se répand près du jeune homme... l’océan s’est rapproché. Il se détache de son corps, le soleil rougeoie sur ses épaules. La jeune femme est identique à la statue qu’il a façonnée sur la plage. Leur poitrine présente le même volume. Pour s’en assurer, il place ses paumes sur les seins de la sculpture. Il appuie sur les pointes, trop fort et des fissures apparaissent. Retirant ses doigts, il balaie du regard la jeune femme immobile. Du sable humide adhère encore à son ventre et ses cuisses. C’est elle, sa statue... c’est elle dont il doit terminer les détails.




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Tamel, malgré son jeune âge, se rendait bien compte que quelque chose n’allait pas entre lui et les autres Hûles. Les enfants aussi bien que les adultes évitaient, autant qu’ils le pouvaient, de croiser ses pas. Lorsqu’on lui adressait la parole, Tamel percevait toujours un peu de crainte dans la voix de son interlocuteur et, rarement celui-ci osait le contredire, biaisant le plus souvent, notamment les plus âgés, pour éviter tout conflit avec lui. Par ailleurs, de temps à autres, le jeune garçon avait surpris des conversations dans lesquelles il apparaissait clairement aux yeux des autres comme un être d’exception un peu effrayant, presqu’un monstre. Et Tamel ne voulait pas, à sept ans à peine, être un monstre. Il souhaitait plus que tout cette fragilité qui chez ses camarades du même âge suscitait la douceur et la tendresse de leurs parents ou des autres adultes. Depuis longtemps déjà il avait renoncé à jouer de ces talents, ces capacités particulières qui faisaient de lui un être si différent des autres. Un matin, l’enfant au sortir de son lit pénétra dans la chambre de ses parents. Sa mère poussa en le voyant un cri effroyable qui traversa toute la maison et du s’entendre dans une partie du village. « N’aie pas peur maman ! - lui-dit-il - J’ai enlevé dans ma tête tout ce qu’il y avait de trop. Le trou au milieu de mon front ne tardera pas à se refermer. Désormais, grâce à ce petit creux dans ma tête, moi aussi je suis un tout petit enfant.