mardi 11 octobre 2011

684 : lundi 10 octobre 2011

Tamel regardait le monde et son iris était sans protection. Aussi ne pouvait-il rester fixer trop longtemps sur une source trop lumineuse ou trop chaude, comme la lampe d’un réverbère, une étoile ou même les yeux d’une étonnée trop sincère.


----------------------


Sous la lune Je la revois petit point immobile j’entends encore le remous des vagues le bruit des galets bousculés le crépitement des plus petits qui se laissent entraîner heurtés balayés giflés caressés…Elle a la tête levée vers le ciel le regard noyé dans la clarté de la lune seules ses lèvres bougent. Elle lui parle oui elle murmure des mots qui la vident d’elle-même parfois un sanglot aussi soudain qu’éphémère la secoue et sa tête se balance un court instant. Elle reste là jusqu’à ce que la première lueur du jour pointe son nez. Elle se relève alors et s’éloigne le pas chancelant les lèvres closes les yeux hagards. Je la revois au bord de la route hésitant à traverser sourde muette aveugle le teint si pâle les cheveux défaits. Je la revois encore plus tard le corps si frêle marchant au milieu de la foule malmenée réduite à se laisser faire ne sentant plus rien s’affaissant subitement telle une poupée de chiffons. Je suis resté auprès d’elle en attendant les secours. Elle n’a plus rouvert les yeux elle n’a rien dit non plus pourtant je suis certain qu’elle respirait. Je la cherche depuis sur la plage les soirs de pleine lune.