Il y a les grilles vertes, cette
haute maison, ce grand jardin bourré d'arbres que je vois de biais à travers
les grilles.
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Allers-retours L'architecte
est devenu fou. Personne ne sait ce qu'est le Rayon. Tous redoutent sa terrible
Illumination. L'architecte est devenu fou, depuis qu'il a vu le Rayon.Personne
ne sait ce qu'est le Rayon. La plupart en ont perdu la raison. Mais
lui en est juste sorti comme abruti, un peu engourdi, ou abasourdi. On le
dirait toujours en apnée. Son regard se maintient, au loin, fixant l'horizon
absent; ce qu'il dit se réduit toujours au minimum. Il est là,
il est seul, quelque part. Il n'est pas sûr qu'il n'en pense pas moins.
Ses circuits de communication ont subi une très forte distorsion. Diurnes. Personne
ne sait exactement ce qu'est le Rayon. Ses yeux fatigués suivent les
ombres les courbures du vide. Comme celui qui s'est déserté lui-même son regard
se maintient au loin, presque comme éteint. Densité. Mais celui qui
n'est pas totalement un rescapé reste avec son âme dénudée et oui ne peut que
rester là, ébahi, hébété, prostré. Pourtant un calme profond émane de sa
présence et, comme quasiment scindé, séparé, son esprit furtivement
s'échappe il va ça et là, il est tout entier décentré, et se prend à se promener
le long des parois, des reflets de verre. Ce milieu est instable, les
réseaux s'y forment et s'y déforment, ils diffusent leurs rayons à résolution
multiples, ce désert n'a pas toujours été un désert. Le sable chante,
crissement du sel et de la pierre, le vent dans les dunes, qui éprouve leurs
formes. Ce désert n'a pas toujours été un désert, le silence n'y existe pas, il
s'y joue des symphonies, il y a toujours symbiose, et osmose, il y a la
neige, la glace, le gel, sous une infinité de formes. Chaque grain de sable
étant pourvu d'une qualité de singularité et d'unicité. Chaque flocon de neige
étant lui aussi différent de tout autre flocon de neige.