samedi 14 janvier 2012

774 : vendredi 13 janvier 2012

Parfois, les SPP en ont marre d’enregistrer des CA sur PROGIMAD, d’incrémenter des CRE sur leur Base PK ou de compiler des données rata pour les convertir ensuite en PH à fort potentiel anti-émollient. Alors soudain, ils font une TS ou un AVC. Ou bien ils versent une larme de sang et se transforment en longues phrases joufflues spermatiquement irrécupérables qui vous tonitruent la caisse enregistreuse comme une fanfare tzigane.


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Longtemps Léon pratiqua l’auto-crucifiction.


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Alors qu’il s’émousse dans le train pour Paris, farigouleBASTARD lentement décortique le jour et s’enfonce dans sa chair, comme dans l’eau, où il foumouge. Il voit la Vieille, douze ans auparavant, qu’il a connu dans un bal. Il voit Celle, douze ans après, pour attirer l’attention de laquelle il aura tout fait. Il voit Picris qui lui fait lire ces trois “papelards” qu’Excofier lui a remis. Dans Le Figaro Madame : Une grande rétrospective consacrée à l’artiste s’installe au musée d’Art moderne de Tayance. L’occasion de redécouvrir l’œuvre fulgurante de cet artiste intransigeant issu de l’underground haut-provençal. Dans Télérama Le centre Tan présente une rétrospective consacrée à l’œuvre de farigouleBASTARD. L'exposition nous guide au coeur de ce que les commissaires ont baptisé "Chemin", car l'évolution du processus créatif de l'artiste se révèle intimement lié à son parcours personnel entre désenchantement et sobriété, utilisée alors comme antidote. Sur le site de TFINews S'il est un évènement à ne pas manquer cet été, c'est la rétrospective farigouleBASTARD au Centre National de Gangres. L'exposition, qui réunit près de 120 œuvres provenant de prestigieuses institutions internationales et de collections particulières, propose, en une approche inédite, une traversée de l'œuvre. Dans un parcours à la fois didactique et vivant, l'exposition montre les deux fondamentaux de l’artiste : le trait, hérité de la pratique des arts martiaux, et le mot comme vecteur de formes artistiques nouvelles. Le parcours proposé s'organise autour de douze thèmes qui mettent l'accent sur les grandes problématiques plastiques du travail et témoignent à la fois de l'originalité et de l'évidente résonance contemporaine de l’œuvre de farigouleBASTARD. Il ne voit plus rien finalement car il est aveuglé, tout le jour perce son œil et jusqu’à son cerveau il lui semble, un peu comme lorsque. N’avait rien demandé farigouleBASTARD, qu’on lui laisse simplement s’intéresser à la chose, lui qui s’intéressait à tout sauf à elle — pas plus qu’il n’avait composé d’ « œuvre », n’avait participé à un quelconque « underground », ni érigé de quelconques « fondamentaux », sauf à ce que vivre par tous les temps à plus de mille mètres et vivre avec des bêtes dont on s’imprègne de l’odeur et du destin et du peu de langage, sauf à ce que les ciels lavés des pluies, ou les pentes embuées de neige, sauf à ce que le froid dans les os, et la maison presque en ruine, sauf à ce que les ongles noirs, les pieds incarnés d’os brisés, les bras ballants, le dos en miette, la barbe longue et sale, la crasse ergotée dans la chair, sauf à ce que la suie sur les murs, la carreau du fenestrou brisé, les monceaux d’écorces sur la terre battue, les échardes, les crampes, les barbelés plantés ça et là, les moteurs cassés, les bêtes bouffés par les loups, les nuits seul et les jours qui se ressemblent comme des maillons, et le vin pour laver cette vie de crasse et de misère, et la pipe comme seule compagne, et le chien qui est mort, et la mule qui a disparu, et l’hiver qui revient, et tout recommencer et jour après jour, année après année aller moins vite, aller moins facile, aller moins bien, pour se sortir de là, il n’y a que la corde, que la corde, on ne peut pas dire qu’on n’y a pas pensé, on ne pense même qu’à ça et le jour et la nuit passent dans le chas de la corde et nondidiou si on peut appeler ça une œuvre, alors on peut bien prendre le train pour Paris, on peut bien se jeter de la crête et voler, on peut bien danser avec un ours, désirer une femme jeune, la vouloir dans son lit de torches sales et de pailles humides, et l’aimer jusqu’au bout, c’est décidé.


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Survint bientôt l’instant au cours duquel Tamel s’aperçut de ce que son œil émettait à nouveau cette discrète lueur, en accord avec La Lumière, cette lueur ténue dont le scient ignore tout et sans laquelle pourtant aucune rencontre ne serait possible, aucune image ne pourrait naître en l’esprit. L’œil de Tamel voyait ainsi à nouveau les arbres danser sur les pentes rocailleuses et s’appliquer à leur tache dans les vergers de la vallée.


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Tout à coup il s'agit d'ignorer l'évidence, d'édulcorer ou de segmenter. Marc ne peut pas. Cet homme en rectangle immense et doux est face à sa vie et aux choses. Il aimerait se raconter une histoire, se raccrocher à ce qui n'est pas mais c'est impossible. Il se doit d'être fidèle à lui même, dans son intégrité et, surtout, dans le respect de lui-même. Alors ce soir, Marc pleure en silence. Son corps imposant assis sur un banc, les pieds dans la neige d'un parc, il regarde le paysage figé de l'hiver en laissant de gros sanglots le secouer.