Dix bouddhas dodus boudaient debout dans la boue. Le premier parce qu’il avait perdu son perroquet, un perroquet qui philosophait sur un palanquin où il faisait plus frais que dans le palais. Le deuxième au début déclara qu’il détestait ce perroquet qui dans un duel de dialectique l’avait ridiculisé. Puis il concéda, conciliant, qu’un tel phénomène de foire et qui plus est cocasse méritait d’être conservé et que l’on allait tout faire pour le retrouver. Le troisième était terrorisé par l’oiseau tueur de théorème et tenta de troubler ses comparses en télescopant leurs recherches tatillonnes avec un autre sujet de préoccupation : la disparition d’une table géante de multiplication. Le quatrième calculait en effet avec peine et comptait sur cet ustensile et sur ses doigts, ce qui lui conférait une aura de petit coquin qu’il recevait à chaque remarque comme une claque. Le cinquième susurra que les soins portés à l’oiseau disparu nécessitaient trop d’attention et que sans ceux-ci jamais on aurait laissé des yeux s’éloigner la table de multiplication. Le sixième tel un sioux zélé releva des traces près du temple et assura que la table ne s’était pas envolée mais avait bel et bien était volée. Le septième s’exprima à son tour en ces termes : « qu’on inscrive ici sur cette pierre qu’un perroquet et une table le même soir se sont échappés ». Le huitième osa alors ouvrir sa bouche et émettre un doute quant à l’honnêteté du perroquet qui pourrait être l’auteur du vol de l’ouvrage dont aucun double n’existait. Le neuvième avait vérifié dans toute la ville si quelque part le volatile ne s’était pas évanoui et rentrait vexé d’avoir en vain cherché. Le dixième dit alors son dédain pour ses neuf camarades trop dodus pour détaler sous la pluie qui commençait à tomber, trop paresseux pour avoir veillé à ce qu'ils avaient de plus précieux, trop occupés à méditer. C'est pourquoi debout dans la boue les dix bouddhas boudaient.
jeudi 30 janvier 2014
mardi 28 janvier 2014
1239 : lundi 27 janvier 2013
Tristesse, argent : qui voudrait d'un tel oracle ? J'ai remonté le temps en chassant le rat des villes, rousse et brillante, comme la gelée du matin qui la suit, plus agréable à voir qu'un traité sur l'imagination.
jeudi 23 janvier 2014
1238 : mercredi 22 janvier 2014
Soneil, debout ! il est où ? ah, le voilà ! il est caché derrière l’arbe ! il est chaud chaud, oh, c’est bon ! j’ai mis les sonettes de soneil ; et mon chapeau ; jaune ; comme soneil ; je vais dans le patoger chècher des gumes ; les gumes, c’est bon, les fuits aussi, c’est bon, mais j’aime pas la peau ; ça fait un tuc bizarre pas bon dans la bousse ; c’est comme si on mange la viande avec la peau du poulet dessus, avec les plumes , y a un bout qui pique, et puis ça chatouille dedans le cou ; et après ça ressort de derrière les paules, là où y a un os ; et puis ça pousse ; et tu fais cot cot ; et puis le demain matin, tu sais pu que chanter et même pas le nom du Soneil.
mardi 21 janvier 2014
1237 : lundi 20 janvier 2014
Poinsettias en robe de bal, décontraction du félin sur canapé : nul n'est plus crédule qu'un parent d'élève.
jeudi 16 janvier 2014
1236 : mercredi 15 janvier 2014
Brune ou blonde ? Les minces effluves fauves incrustées dans les rideaux faisait pencher Arthur pour trois ou quatre cigarettes brunes, qui venaient sûrement de l’autre côté de la frontière. Or, la victime ne fumait pas : pas un seul cendrier en vue, les coquillages pales qui ornaient sa commode semblant n’avoir qu’un usage décoratif. La jeune femme était la troisième blonde à périr ainsi dans la ville en l’espace d’un mois. Avant de ressembler à un plat de lasagne, la tête de cette étudiante en astrologie appliquée était sûrement bien faite. La piste se resserrait sur un sérial killer, fumeur, fâché avec la beauté féminine ou amateur de Bacon. Arthur demanda qu’on lui présente au plus vite le synoptique des amateurs d’arts de la région ayant un casier judiciaire.
mardi 14 janvier 2014
1235 : lundi 13 janvier 2014
Ils n'ont pas l'air à la noix, les petits gâteaux au centre, si les ondes intentionnelles de la radioactivité vont laisser veiller les grands bien gentiment. Joli cadeau qui sème le vent, récolte la tempête, pardon…
jeudi 9 janvier 2014
1234 : mercredi 8 janvier 2014
L’île m’appelle. Elle est un bloc entre deux bleus, ocre comme un soleil fatigué. La muraille que je voyais typique et sympathique grandit à l’approche jusqu’à la démesure. Elle est bordée d’un mince filet de sable grossier aux arrêtes hostiles. La vague qui me dépose repart en chuintant, me laissant seul avec un petit paquet d’écume, rêve posthume d’une sirène aux cheveux coupés.
mardi 7 janvier 2014
1233 : lundi 6 janvier 2014
En chevilles, sur le pavé, trois suffisent largement, espoir et espérance se sont bien connectés. Presque tout le monde a faim, on ne dirait pas.
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